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Pour les personnes qui ne disposaient pas de places réservées dans l’église de Hamois, il fallait être présent une heure avant l’office religieux pour assister, assis à une messe concélébrée par six prêtres (dont le doyen et son frère et l’abbé Leboutte revenu dans son ancienne paroisse) à l’occasion de l’enterrement de Luc Jadot, qui a été bourgmestre de Hamois durant 18 ans.
En dehors du gouverneur de la province de Namur et du ministre fédéral François Bellot, passé un coup de vent, on reconnaissait la plupart des bourgmestres ou ex bourgmestres de l’arrondissement de Dinant, des villes de Namur, d'Assesse et même hors province, de Clavier (désolé si je n’ai pas reconnu tout le monde ! mais, pour une fois, la plupart sont restés et ne se sont pas contentés d’un court passage à l’offrande).
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Valgorge et d’Alluyes, jumelés avec Hamois, ont tenu à être présents et avaient envoyé une délégation de représentants de leurs jumelages (l’adjoint au maire d’Alluyes accompagné par le président du club de pétanque, l’épouse du maire de Valgorge accompagnée notamment par la jumelle de Luc et de Rita) tout comme ses amis collectionneurs.
Pour accueillir le cercueil à l’église, les ouvriers communaux avaient tenu à faire la haie d’honneur avec à leurs côtés les porte drapeaux présents à chaque commémoration dans la commune et les membres de la confrérie de la Gatte d’or arborant leur épitoge.
Côté discours, Valérie Caverenne, bourgmestre de Hamois, Pierre-Henri Roland, premier échevin de Luc et actuel premier échevin, Marc Wilmotte, directeur général, au nom de l’administration communale, Pascal Henry, le président de l’Epsis de Schaltin où Luc a été directeur et était administrateur, Jean Didion, pour la confrérie de la Gatte d’or où Luc a été membre fondateur et en était le maître de cérémonie et Jacques de Cartier d’Yves, président de la Maison de la Mémoire, où Luc a été un des membres fondateurs, ont pris la parole pour lui rendre hommage.
Voici l'intégralité du discours prononcé par Valérie Caverenne-Warzée, bourgmestre de Hamois:
« Rester soi-même, au service du citoyen, dans la proximité, dans l’humilité et dans le travail au quotidien pour les préoccupations de la population ». Ainsi s’exprimait encore récemment notre Bourgmestre, Monsieur Luc Jadot, sur la fonction du mandataire local. Mais c’est singulièrement de cette façon qu’il s’est investi pendant 24 ans pour sa commune.
Aujourd’hui, la commune de Hamois est en deuil, notre Bourgmestre a tiré sa révérence, beaucoup trop tôt.
Par ces quelques mots, trop courts pour aborder un engagement politique exemplaire, nous souhaitons nous remémorer son parcours et évoquer l’homme bienveillant, déterminé et disponible que nous avons eu la chance de croiser sur notre route et d’accompagner pour un bout de chemin.
C’est en 1988 que Luc a pris ses premières responsabilités au sein de la commune de Hamois en étant désigné à la présidence de la toute nouvelle Commission Communale de l’Aménagement du Territoire.
Son implication déjà bien présente et son amour indéfectible pour sa commune l’ont conduit à se présenter face à l’électeur en 1994.
D’emblée, il accède à la fonction de premier échevin en charge notamment des matières culturelles, touristiques et sportives. Ancien directeur de l’Epsis, il fut également très attentif à l’enseignement communal qu’il affectionnait tout particulièrement
Le scrutin de l’année 2.000 le plébiscitera majoritairement et Luc scindera l’écharpe mayorale pour ne plus la quitter durant ces 18 dernières années.
Parallèlement à son mandat local, Luc a siégé avec assiduité dans d’autres entités publiques et associations.
Nous citerons entre autres,
-Tout d’abord, son poste d’administrateur à l’Intercommunale des eaux du Condroz et à l’Association Intercommunale pour les Services de Distribution d'Eau;
- Ensuite, il fut le Premier Président du BEP Crématorium. Il a contribué à la constitution de l’intercommunale mais aussi au lancement et à la concrétisation du crématorium de Ciney
- Enfin, il présida la Zone de Police Condroz Famenne ;
Luc était un bourgmestre dévoué, un président attentionné. Il entretenait une relation de confiance avec ses collègues de travail, mais aussi avec la population. Toujours à l’écoute de ses administrés et de son personnel. Luc appréciait beaucoup partager ses différentes passions avec les jeunes et les moins jeunes.
Si nous sommes ici aujourd’hui, ce n’est pas un hasard, Luc nous a choisis, pris sous son aile et Ensemble, nous avons travaillé, partagé un projet commun pour notre commune mais surtout vécu une belle aventure humaine.
Au nom du Collège, au nom du Conseil communal et du Conseil de l’action sociale, nous tenons à nouveau à le remercier pour son immense travail, sa motivation permanente et son dévouement inépuisable qui ont marqué à jamais chacun d’entre nous.
A son épouse Rita, à ses enfants, Jonathan, David et Rose, nous adressons nos plus sincères condoléances.
Voici l'intégralité du discours prononcé par Pierre-Henri Roland, premier échevin:
Homme de culture, Luc était un Bourgmestre de terrain.
Pour mémoire, j’aimerais souligner quelques une de ses initiatives auxquelles il tenait beaucoup :
- la création de l’OCTC
- la réalisation de plusieurs plaines de jeux dans nos villages
- la traversée régionale de Hamois
- le Zoning de Hamois Biron
- sa mobilisation pour la concrétisation du Ravel
- la création de la maison de village de Schaltin
- sur le plan sportif : la construction de la buvette du club de football de Schaltin
Le terrain Synthétique de Hamois, l’extension du hall omnisports de Natoye
- la mise sur pied du Plan Communal de Développement Rural
- sa précieuse collaboration lors d’organisations d’événements tels que le Rallye de la MDJ et la foire aux vieux papiers
Il accordait également beaucoup d’importance à Valgorge, Alluyes et Vivaise, nos jumelages français et ses ambassadeurs de qualité, que je remercie de leur présence.
Nous apprécions aussi Luc comme la personne dépositaire de la mémoire collective de Hamois-en-Condroz, pour la richesse de ses connaissances et son souhait de les partager.
Dans cet esprit, nous devons à cet homme passionné, la création de la Maison de la Mémoire, le Cercle Historique local, et la revalorisation certaine des cérémonies patriotiques.
Les traces de son action animeront toujours nos paysages condruziens, notre patrimoine commun .... tout au long du RAVeL, dans son Espace muséal, à travers nos guides, nos publications ...net surtout, dans nos cœurs.
En sa mémoire, nous nous devons de continuer à écrire de belles pages et de poursuivre son œuvre ; il aura en effet rendu notre commune vivante, agréable et remplie de ressources.
Si Luc avait le don de parler de ce que nous aimions avec enthousiasme, émotion et justesse, nous tenons à le remercier pour son travail mené inlassablement avec un dynamisme permanent, un engagement citoyen, une humanité profonde et un esprit d'équipe indéfectible.
Je ne peux passer sous silence son humour particulier et contagieux que nous n’oublierons pas.
Pour tout cela, Luc marquera à jamais l’histoire de la vie communale de Hamois-en-Condroz.
Outre sa famille et ses proches, mes pensées vont également aujourd’hui à David qui par son entrée au conseil communal, semble destiné à marquer symboliquement la continuité de l’action de son père.
A titre personnel, Luc était plus qu’un collègue, il m’a offert progressivement sa confiance et, je crois son amitié. Véritable confident, il m’a toujours soutenu dans les moments difficiles que j’ai traversés. Je lui dois mon engagement dans la vie politique. Pour cette proximité et cette main tendue, je ne t’oublierai jamais.
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Voici l'intégralité du discours prononcé par Marc Wilmotte, Directeur général:
Tout le personnel et moi-même sommes profondément choqués et attristés de la disparition soudaine de Luc. Cela nous paraît irréel car il est encore tellement là ! Tout nous rappelle en permanence sa présence.
Si Luc était incontestablement le patron, il exerçait ce rôle avec une grande humanité et était très accessible pour tous.
Lors de l’arrivée d’un nouvel agent, il était fréquent qu’il l’emmène découvrir en voiture les plus beaux endroits de la Commune afin de partager au plus vite sa passion.
A titre personnel, je reste reconnaissant de la simplicité de son accueil et de la compréhension dont l’homme expérimenté qu’il était a toujours fait preuve face aux difficultés que j’ai éprouvées dans l’exercice d’une fonction qui était nouvelle pour moi.
Chaque jour, il venait à la Commune et passait dans mon bureau, s’installait dans le fauteuil en face, comme il le faisait avec Joseph avant moi, et nous entamions un petit tour des affaires communales, un petit tour du propriétaire en somme car c’était « sa » Commune.
Je retiendrai de ces moments privilégiés son esprit constamment malicieux.
Sans doute celui-ci lui permettait-il de faire face à ses écrasantes responsabilités de Bourgmestre qui le tourmentaient régulièrement.
Souvent subtil, il me disait : « Marc, les mandataires ne font que passer, l’administration reste. Puis il ajoutait dans un sourire, pensant à lui : mais il y a des exceptions… ».
Le personnel et moi-même l’avons vu défendre vigoureusement sa Commune à de nombreuses reprises. Et dans ce cas, pour s’opposer, qui que vous soyez, il fallait être prêt à monter sur le ring. Nous en restons admiratifs.
Il nous a beaucoup appris mais il voulait encore nous transmettre tant de choses.
Nul doute que Luc, parce que c’est comme cela que nous l’appelions tous au sein de la Commune, restera à jamais présent dans notre souvenir.
Tout le personnel espère t’avoir accompagné au mieux. Repose en paix…
Voici l'intégralité du discours prononcé par Jacques de Cartier d'Yves, président de la Maison de la Mémoire:
Mon cher Luc, avec ton départ si soudain, la Maison de la Mémoire est en grand deuil. Elle perd son fondateur, mais elle perd aussi sa mémoire vive, comme si on avait débranché son ordinateur !
Quand on perd un être cher, un ami, les mots sont vains, sans doute, mais je voudrais te dire merci au nom de tous les membres de la Maison de la Mémoire.
Merci de n'avoir eu de cesse de nous rappeler que la passion est un puissant moteur qui permet de réaliser de grandes choses, de beaux projets et ... des collections exceptionnelles;
que le monde est un petit jardin - de cartes postales, bien sûr - qui permet des rencontres, des découvertes et des trouvailles multiples, surprenantes parfois ;
qu'il fait bon vivre dans le vrai Condroz, entre tiges et chavées, dans la commune de Hamois, dans nos villages et hameaux, dans nos vieilles maisons de pierre qui rayonnent de chaleur au plus fort de l'été;
qu'il faut lire, comme dans un grand livre ouvert, les traces de l'Histoire à travers le patrimoine - bornes féodales, croix d'occis, potales, chapelles, églises, simples maisons paysannes, fermes condruziennes, moulins, châteaux - et le récit de la vie de nos ancêtres, leurs destins, leurs joies et leurs peines... ;
qu'une bonne connaissance du passé, guide le présent et éclaire le futur,
que chaque promenade dans notre belle région offre, au fil des saisons, des paysages incomparables, que nos vieux arbres plus que centenaires murmurent tant de secrets dans le vent ;
que le folklore et les traditions locales sont les petits cousins de l'Histoire. Ne seraient-ce pas, par ailleurs, les lutins de Hubinne, gardiens de la Gatte d'Or, qui t'ont emmené dans l'autre monde, toi qui fut leur plus ardent défenseur ?
que la Foi jointe à de solides convictions d'humanisme est une merveilleuse clef pour le bien-vivre ensemble, mais aussi pour faire naître de fidèles et solides amitiés;
que l'humour est un souverain remède pour affronter les jours sans soleil, les nuits sans lune, les déserts sans oasis, les montagnes sans refuges;
enfin, que les mots Patrie et Honneur se conjuguent avec Fidélité et Souvenir, qu'être gardien et passeur de Mémoire est une tâche de longue haleine à transmettre inlassablement de génération en génération;
Nous te souhaitons beaucoup de courage, chère Rita, pour affronter cette bien difficile épreuve! Nous t'assurons ainsi que tous les tiens, de notre affection et de notre amitié.
Adieu, mon cher Luc, ton souvenir est impérissable : il vit dans nos coeurs !
Des chants religieux créés par Angelo Branduardi ont été diffusés pendant la longue offrande où plus de 600 personnes (ou plus, pas facile à compter) ont voulu dire un dernier au revoir à Luc avant pour certains de se rendre au cimetière.
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A la fin de l’office religieux, l’abbé Leboutte a dit quelques mots dont je retiens : « Luc, ça se fabrique et l’amour qu’il a reçu de tout le monde ». Il a été suivi par les enfants de Luc et sa sœur aînée (il a donné sa vie aux autres, … ils nous a inculqué que le sport devait être d’abord un plaisir, …, il allait pouvoir profiter de sa famille, …) et du témoignage de sa belle-fille témoignant au nom de son fils à son grand-père.